• Mary Lizzie Macomber (Pre-Raphaelite Sisterhood) you.tube

     

    Mary L. Macomber, Night and her Daughter sleep, 1902

    Huile sur toile, Smithsonian American Art Museum

    "Allégorie de la nuit"

     

    Biographie : Mary Lizzie Macomber naît le 21 août 1861 à Fall River (ville de Massachusetts). Elle est la fille de Frederick William et de Mary White Poor Macomber. Son père est un bijoutier et sa famille est d'origine quaker et pélerine. Jeune femme, elle prend des cours de peinture avec Robert S.Dunning, un éminent peintre de natures mortes. Après environ trois ans avec Dunning, elle commence à étudier à l'école du Musée des Beaux-Arts. En 1883, elle est contrainte d'interrompre ses études pour cause de maladie. Après s'être rétablie, elle étudie avec Franck Duveneck.

    Vers 1885, Macomber fonde son propre studio à Boston. Après avoir d'abord peint des natures mortes, elle commence à se concentrer sur des oeuvres allégoriques. Son premier tableau exposé, "Ruth", est montré à l'exposition de l'Académie Nationales de 1889. En 1893, deux de ses oeuvres "Love Awakening Memory", et "L'Annonciation" sont exposées à l'Exposition universelle de 1893. "Sainte-Catherine" (1897) remporte le prix Dodge à l'exposition de la National Academy à New York. Parmi ses oeuvres les plus connues figurent : "Love's Lament '1893), "The Hour Glass (1900), "The Lace Jabot (1900), "Night and her Daughter Sleep (1903) et la "Memory Comforting Sorrow '1905). Elle travaille également comme poète et publie un livre de poèmes en 1914.

    Une grande partie de son travail est perdu lors d'un incendie dans son atelier en 1903. Elle meurt au Back Bay Hospital en 1916 à l'âge de 54 ans. Ses peintures sont conservées au Smithsonian et au Musée des Beaux-Arts de Boston. (source wikipédia).

     

    Au chant XIV de l'Illiade, Homère appelle le Sommeil "Frère de Trépas".

    Le chant XVI est plus précis, puisque l'aède parle désormais de gémellité : le corps de Sarpédon est enlevé par des "porteurs rapides qui doivent l'emporter, Sommeil et Trépas, dieux jumeaux".

    Dans l'Odyssée, cette association est moins fréquente, quoique le chant XIII présente le sommeil d'Ulysse comme très proche de la mort : "Mais déjà sur ses yeux, tombais un doux sommeil, sans sursaut, tout pareil à la paix de la mort".

    La Théogonie d'Hésiode offre également une trace de cette association de la mort et du sommeil. Parmi les enfants de la Nuit, effrayants et mortifères, se trouve Hypnos : "Nuit enfanta l'odieuse Mort, et la noire Kère, et Trépas (Thanatos). Elle enfanta Sommeil (Hypnos) et, avec lui, toute la race des songes - et elle les enfanta, seule, sans dormir avec personne, Nuit la ténébreuse". Cette filiation est d'autant plus forte qu'aucun géniteur n'a participé à cette création.

    La nuit, "aussi comme Gaïa, engendre des enfants sans s'unir à personne, comme si elle les taillait dans son propre tissu nocturne". L'hymne orphique du Sommeil se souvient de ces filiations homériques et hésiodiques : "Car d'Oubli et de Mort, tu es le propre frère". Euripide fait du sommeil "le rejeton de la sombre nuit". Pausanias décrit également la Nuit comme une mère, portant sur ses genoux deux enfants assoupis, La Mort et le Sommeil. Cette allégorie de La Nuit infernale, mère du Sommeil, donnera naissance à une tradition iconographique très importante.

    Un passage des Géorgiques associait également la mort et le sommeil. Condamnée par la désobéissance d'Orphée, Eurydice retourne au pays des morts, comme elle s'enfoncerait dans le sommeil. Ses yeux se ferment progressivement ; elle s'enfuit comme une fumée dans la brise. Orphée cherche à saisir cette ombre, mais en vain. L'univers infernal et l'univers onirique sont très proches.

    Dans les Métamorphoses, sommeil et mort sont liés d'une façon bien particulière : le dormeur s'expose à tous les dangers, désarmé et inconscient face à ses ennemis. L'absence de vigilance qu'implique le sommeil fait du repos un état favorisant la mort.

    Jean Calvin (théologien français, réformateur et pasteur de la Réforme protestante du XVIème siècle) s'applique ensuite à montrer que l'âme, au contraire, se sépare définitivement du cadavre après la rupture qu'est la mort. L'âme est donc dotée d'intelligence et de ce sens, et non pas profondément endormie, comme ses adversaires anabaptistes l'ont pensé.

    Cette gémellité traditionnelle d'Hypnos et de Thanatos, renouvelée à la Renaissance, se donne tout naturellement à lire dans les écrits de Ronsard.

    Source :https://www.cairn.info/revue-l-information-litteraire-2008-4-page-21.htm#no19 

     

     

    Le sommeil doit rester "toutefois réveillable", pour reprendre une expression ronsardienne. Il est le fils de la Nuit, mais, comme sa mère, il s'enfuit dès les premières lueurs de l'aube.

     

    A lire avec la musique svp

     

    Accueille-moi, ô Muse, en ta trilogie !

    Ô mère ! Humaine, maternelle, enfant, vieillard !

    Du même sommeil, naissance et mort en ton lit ;

    Sur tes flots, Océan Léthé ! Divin nectar !

     

    Ô, noire nuit ! Ô doux sommeil ! Ô âme qui part,

    Ô, éternels songes, fuites langoureuses 

    En mon corps, où es-tu ? Toi la meilleure part

    De moi-même ! Ô nuits attendues et heureuses !

     

    Ô nuit ! Couvre-moi de tes baisers étoilés.

    Ô, mère si maternelle en tes bras, rêvassée !

    En ton calice, boire cette eau de l'oubli,

     

    Délivre ainsi, sœur de ma nuit, en ton sommeil,

     Rives oblivieuses ! Ô jumelle qui me veille,

    En ton sein, assoupie, tète ton ambroisie !

     

    CorpsRimes

      La mélancolie00054472-2    

     

    Oblivieux :  XVI siècle - Du latin obliviosus : "oublieux".

    Rare : qui provoque l'oubli.

    Poétique : relatif au Léthé, le fleuve d'un éternel oubli.

     

    Le Sommeil de Titania

    "Le sommeil de Titiana"

    Richard DADD (Louvre collection)

     aile Denon - palais du Louvre - salle 713 

     

     

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