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    "Le Rat de bibliothèque" 

     Carl Spitzweg, réalisée en 1850

    Poète, illustrateur, dessinateur et peintre allemand romantique, né le 5 février 1808 à Unterplaffenhoffen, en quartier de Germering près de Munich (Bavière), et mort le 23 Septembre 1885 à Munich. Carl Spitzweg aime les scènes pittoresques, anecdotiques. Il a travaillé comme illustrateur pour des revues satiriques. Mais ses oeuvres picturales restent tendres, sans agressivité. Il possède un grand talent d'observateur, surtout des singularités humaines. Ses compositions sont claires, il modèle les formes avec douceur et son traitement de la lumière est remarquable de précision. Il a aussi peint des scènes de paysages, avec ou sans personnages, mais c'est dans les scènes de genres originales, que son talent s'exprime le mieux... Il est considéré comme l'un des représentants majeurs de la période "Biedermeier".

    La période Biedermeier s'étend de 1815 (Congrès de Vienne) à 1848 (Révolution de Mars 1848) dans les États de la Confédération germanique et dans l'Empire d'Autriche. En politique, elle est liée à la Restauration allemande et au développement de ces États après la période napoléonienne et le Congrès de Vienne.

    Contemporain des styles Restauration et Louis-Philippe, le Biedermeier désigne d'une part la culture et l'art bourgeois apparus à cette époque, et d'autre part la littérature de ce temps, qui tous deux sont méprisés parce que « terre-à-terre » et « conservateurs ». La restriction des libertés et, surtout, une certaine défiance à l'encontre de l'action politique entraînent un repli des artistes vers la sphère privée, la famille et le foyer. La fuite dans l'idylle et la vie privée sont par conséquent des thèmes typiques. Le poète Jean Paul parlait déjà de « bonheur total dans la limitation », et le secrétaire de Goethe, Johann Peter Eckermann, croyait reconnaître « une réalité pure à la lumière de modestes éclairages ».

    Le tableau montre une bibliothèque, un « rat de bibliothèque », sur une échelle. La caricature typique du personnage masculin renfrogné de Spitzweg. Le « rat » se trouve dans une bibliothèque de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, dont les livres sont systématiquement classés par domaine de connaissance ; un système qui fut introduit par la bibliothèque universitaire de Göttingen en 1737. Un rayon de lumière éclaire la scène, un autre trait typique de l'œuvre de Spitzweg[1]. Le « rat » se concentre sur la lecture d'un livre ; ses yeux myopes sont presque collés à l'ouvrage. Dans sa main droite il tient un second livre et deux autres sont coincés entre ses genoux et sous son bras gauche.

    La hauteur de l'échelle ne peut qu'être estimée : le globe donne une possible indication sur la proximité du sol, mais le plancher lui-même n'est pas visible, renforçant l'impression de précarité de la situation du chercheur. La taille même de la bibliothèque est inconnue ; le vieil homme consulte des ouvrages de la section « Métaphysique » (en allemand : Metaphysik) ; tout ceci donne l'impression d'un lieu vaste, un véritable Paradis pour amoureux des livres. (source wikipédia).

     

    Un rat de bibliothèque, compulsait ses livres,

    Dans une attitude cocasse, voir même ivre...

    Lisant un ouvrage, de très près, vilaine myopie !

    « Diantre ! Où avais-je donc la tête ! Sans mes lunettes,

    Quelle vie que celle de lorgner, saperlipopette !

    Et je cherche, renifle du haut de mes hauteurs,

    Ce doux bonheur, de dévorer tant de splendeurs !

    Dussé-je basculer dans le vide, ne lâcherai

    Sous aucun prétexte, ces trésors tant convoités...

    Certains m'assigneront le terme de pédant,

    Quant à d'autres, me qualifieront de savant !

    Être cette petite lanterne dans l'ombre

    Des rayonnages, aux étagères profondes ;

    Ici, je n'ai pas l'impression d'être un rat mort ?

    Ma foi, je vieillis ! Mais je m'enrichis encore !

    Dû moins tant que je pourrais ronger et éternuer,

    Sur mes vieux os, au livre de vie de ma postérité !

    C'est pourquoi, dans ma poche, j'ai mon doux chiffon,

    Pour astiquer fine poussière en rébellion !

    Ô que j'aime cette ambiance et ce silence !

    Du haut de mon échelle qui tangue à outrance...

    Mon esprit s'éclaire, ouvert à moult connaissances,

    Guidé par un rayon de lumière, ô providence !

    Et je furète sans cesse, je fouine, avide

    De saveurs qui comblent mon estomac vide,

    En manque de toutes cultures ! Suis-je érudit ?

    Serait-ce vaniteux de le penser ? Certes oui !

    Déceler avec frilosité entre ciel et terre,

    Tout ce qui peut être caché en leurs mystères,

    Ouvrir bien des portes sur le temps, sur mon âme,

    Y brûler entre enfers, paradis en leurs flammes !

    Mais toujours avec ce sens de l’esthétique,

    Ce goût pour la recherche, lecture authentique !

    C'est pourquoi en ces demeures nobles et sombres,

    J'erre parmi richesses savantes, qu'elles dénombrent...

    Je suis le rat de bibliothèque, qui grignote

    Pages, aux labyrinthes des corridors ; je dorlote,

    L'existence humaine, pour en faire de belles dentelles,

    Sur l'ouvrage de ma vie, son sens existentiel... ».

     

    CorpsRimes

    Le rat de bibliothèque00054472

     

      

      

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