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    Fichier:JWW TheLadyOfShallot 1888.jpg

     

    « Et dans les eaux sombres de la rivière Tel un prophète téméraire en transe,
    Réalisant toute son infortune —
    C'est avec une figure terne
    Qu'elle regarda Camelot.
    Et lorsque le jour déclina, Desserrant la chaîne, elle s'allongeait ;
    Le courant au loin l'emportait,
    La Dame de Shallot… »

    (
    Lord Alfred Tennyson, Extrait de la IVe partie)

     

     Il est une légende, d’une dame belle,
    On l’appelait « La dame de Shallot »,
    Son histoire tragique, bien que cruelle,
    Fut celle qui donna son âme à Lancelot…

     
    Elle ne pouvait voir le monde extérieur,
    Ne connaissant que regrets qui se meurent…
    De ces amours qu’elle envie et qu’elle épie,
    Jour et nuit, elle brodait une tapisserie…

     

     
    Dans un miroir, elle contemplait la nature,
    Mais surtout les promesses d’amour qui perdurent…
    Son désespoir était si immense que ses yeux,
    Semblaient vide de tous sens, amour malheureux !

     


    Un jour pourtant, son cœur se mit à battre,
    Prés d’un lac, en armure blanche, s’y ébattre,
    Un chevalier étincelant dans le soleil,

    Son âme fut gravée en elle, dans ses prunelles…

     


    Pourtant, une voix lui interdisait d’aimer !

    Mais pour la damoiselle un rêve éveillé !
    Laissant tomber sa tapisserie, elle promit,
    De partir vers lui, y cherchant son oubli…

     
    Cruelle malédiction ! Cruel sort qui se jette,

    Notre belle dame, dans un bateau, une tempête,
    Affronta seule, ses tourments et sa complainte,

    Sous une pluie battante, le désir de vaincre…

      

    La mort l’y attendait… lui tendant les bras,

    Mais combien doux cet éternel trépas !
    Pour l’amour d’un chevalier, d’un ange,
    Elle bravait intempéries, chantant des louanges…

     


    Au bout de la nuit, son bateau glissait sans bruit,
    Sur les eaux limpides et d’un beau clair de lune,
    Au petit matin, son corps gelé et sans vie
    Fut trouvé par Lancelot, sur les vagues sans dune…
     


    Dans l’embarcation, une belle tapisserie,

    D’amoureux enlacés, dans leurs yeux, des vies !
    Ce rêve tellement espéré, tellement attendu,

    Qu’elle avait choisi de vivre l’inattendu !

     


    Celui d’aimer follement un chevalier étincelant !
    Y trouver l’amour près de lui, juste un instant,
    Se laisser s’admirer dans son regard flamboyant,
    Et reposer près de lui jusqu’à la fin des temps…

     


    « L'Amour prit le sablier du Temps et le retourna dans ses mains étincelantes. Chaque moment, sous la secousse légère, s'écoula en sable d'or... » 

     


    CorpsRimes

     

    Complainte d’une dame00054472

     

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