• La muse est le poète

     Musique de Camille Saint-Saëns  (1835-1921) - La muse et le poète op.132

     

    La muse et le poète

    Charles TIMBAL - La muse et le poète

    Paris, 1821 ; Paris, 1880

    Paris ; musée d'Orsay 

     

    A lire avec la musique svp

      

    Ô poète ! Ne suis-je qu'une voix sacrée ?

    Faut-il que je te couvre la tête de lauriers ?

    Poète ! Pourquoi ne joues-tu plus de ta lyre,

    En ta nuit profonde et sans rien me dire ?

     

    Ne puis-je, t'élever, tel l'oiseau, sur mes ailes ?

    De mon souffle divin, faire que tu te réveilles ?

    Baiser ce front et cette âme qui m'est chère !

    Ô poète ! Tu t'éloignes de ma lumière !

     

    Pourtant, en ta lyre, ta muse est immortelle !

    Et ta voix me cherche dans ta nuit et m'appelle.

     Je descends de mon trône en mon lieu, les cieux,

    Guidée par ton âme en tes doux vers silencieux ;

     

    Vois ! Ce geste divin qui s'élève en mon bras !

    La création poétique, ne t'en souviens-tu pas ?

    Mon monde n'est pas en ce lieu, et en ce présent,

    J'écoute tes souvenirs, ton verbe d'antan !

     

    "Non ! Ne pars pas !", me dis-tu. Reste près de moi,

    Afin que je ne puisse faillir en ma foi !

    Ô, source d'inspiration ! Ô muse ! Je tremble,

    À l'idée de te perdre en ton saint temple !

     

    Ô poète ! Je te voue un attachement

    Ardent, dont tes œuvres ruissellent d'adoration !

    Et il fut un temps, où la seule invocation

    De ta poésie était un feu consumant !

      

    Jadis, vous les nobles poètes sacralisait

    Leur muse ! Dans leur silence, il l'implorait !

    Son intervention, solennisait leurs gestes.

    Ô poètes ! Dans vos voyages si célestes !

     

    Regarde-moi ! Ô rêveur sacré en mon sein,

    Sur les flots des nuées de ton monde idéal,

    Tu planes au-delà des hommes, Ô musicien ! 

    Délivre symphonie à l'heure vespérale !

     

    Nous sommes liés, ô poète, par nos âmes !

    Tu ne peux écrire sans le feu de ma flamme,

    Ne suis-je pas le miroir de ton alter-égo ?

    Cet étrange face à face en tes mots et maux ?

     

    Ô poète ! Célébrons la vie en nos doux chants,

    La poésie ne meurt jamais en lieux et temps !

    Accordons notre lyre et chantons louanges,

    Moi, la muse, messagère d'amour et ange !

     

    Je lève ce voile et je viens en ma présence,

    Répondre à tes désirs et tes doléances,

    Une muse en son oratoire et sa quête,

    Pose ses ailes, console d'un baiser son poète...

     

    Corpsrimes

    La voix des femmes !00054472-2    

     

    Le poète et sa muse - Pierre-Michel

    Auguste Alexandre Hirsch (1833-1912 

    Calliope enseignant la musique à Orphée.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    8
    Samedi 10 Septembre 2022 à 11:44

    Bien chère Corinne,

    Recevoir tes mots, les semer sur mon petit chemin, les voir s'enraciner , fleurir sont bonheur et apaisement. Je te remercie profondément.

    Je viens à mon tour puiser dans cet instant de grâce que tu nous offres de ta plume . Poésie et musique ... Je me laisse porter , emporter par tant de beauté.

    Il est muses célèbres et anonymes, mais toutes sont instigatrices, inspiratrices de l'artiste, elles sont le guide de leur création, irrésistible faculté de faire appel à son coeur pour le pousser au plus haut de son talent. De l'existence d'une relation ambiguë, complice et complexe ou amoureuse avec le poète, la muse est incontestablement source de réflexion et de vie. La muse comme un fantasme , où sans franchir les limites , elle a su attiser le désir de l'artiste pour le conduire à la création . La muse comme amante ,comme l’existence d’une relation complice, où l’artiste observe et connaît son modèle dans ses émotions les plus intimes et contenues...  Peut-on considérer la Nature comme une Muse ... J'ai souvent cette impression, cette intime conviction lorsque j'emprunte ses chemins de traverse. Elle m'offre alors sa beauté nue , elle me guide , guide mes regards, mon inspiration lorsque je fige ces instants présents ...

    Merci Amie de l'Âme

    Très beau week-end à l'ombre d'une nouvelle saison.

    Je t'embrasse

    Véronique

     

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    7
    Samedi 10 Septembre 2022 à 10:57

    tu es une poétesse accomplie et la poésie est un pays merveilleux dont le seul passeport est l'écriture. Alors, continuons de rêver, d'espérer au travers de nos textes. J'ai toujours grand plaisir à te lire et te relire ..

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    6
    timilo
    Vendredi 9 Septembre 2022 à 18:29

    Tout en lisant ton poème, Corinne, j'écoute le morceau de musique que tu as choisi,  l'ensemble me transporte dans des contrées et surtout dans des questionnements que je connais bien, faut croire que ce jeu de chat et de la souris correspond très bien à la relation que j'entretiens avec ma Muse. Un jeu d'évitement et de retrouvaille qui pousse tout poète ou tout artiste à se surpasser . Alors suis-je vraiment Poète et si je ne suis pas, j'ai quand même la chance d'avoir près de moi une Muse très inspiratrice .

    Joliment écrit ton poème, j'adore la forme que tu as utilisée.

    Un bon et doux weekend pour ma Poétesse à la rose

    Bisous

    timilo

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    5
    Vendredi 9 Septembre 2022 à 18:28
    C'est vrai que souvent le poète se sent abandonné par la mise alors que c'est peut-être lui qui ne l'écoute plus.
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