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    John William Waterhouse « Pandora »
    1896
     
     
    Dans la mythologie grecque, « Pandore » (en grec ancien Πανδώρα / Pandra,« tous les dons ») est la première femme. Elle est associée à la légende de la « boîte de Pandore » (en fait, une jarre ou amphore). Elle est parfois appelée Anésidora, « celle qui fait sortir les présents des profondeurs », en fait « la Déesse de la terre qui préside à la fécondité ».
     
    Pandore fut créée sur l'ordre de Zeus qui voulait se venger des hommes pour le vol du feu par Prométhée. Elle fut ainsi fabriquée dans de l'argile et de l'eau par Héphaïstos ; Athéna lui donna ensuite la vie, lui apprit l'habileté manuelle (elle lui apprit entre autres l'art du tissage) et l'habilla ; Aphrodite lui donna la beauté ; Apollon lui donna le talent musical, Hermès lui apprit le mensonge et l'art de la persuasion ; enfin Héra lui donna la curiosité et la jalousie.
    Zeus offrit la main de Pandore à Épiméthée, frère de Prométhée. Bien qu'il eût promis à Prométhée de refuser les cadeaux venant de Zeus, Épiméthée accepta Pandore. Pandore apporta dans ses bagages une boîte mystérieuse que Zeus lui interdit d'ouvrir. Celle-ci contenait tous les maux de l'humanité, notamment la Viellesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la Folie, le Vice, la Tromperie, la Passion, ainsi que l'Espérance. Une fois installée comme épouse, Pandore céda à la curiosité qu'Héra lui avait donnée et ouvrit la boîte, libérant ainsi les maux qui y étaient contenus. Elle voulut refermer la boîte pour les retenir il était hélas trop tard ! Seule l'Espérance, plus lente à réagir, y resta enfermée.
     
    La mentalité polythéiste voit Pandore comme celle qui donna à l'homme la possibilité de s'améliorer dans les épreuves et l'adversité (ce que les monothéistes appellent les maux). Elle lui donna aussi la force d'affronter ces épreuves grâce à l'espoir.
     
    Dans la philosophie païenne, Pandore est, à la fois, la source des maux, de la force, de la dignité et de la beauté, puisque l'être humain ne peut s'améliorer sans adversité. (Source Wikipédia)
     
     
     
    Alexandre CABANEL - Pandore
    (1823-1889)
    Peintre français 
     
     
     
    Que nous révèle Pandore en ouvrant la boîte?
     
      Dans ce mythe, Zeus est la source divine qui envoie sur terre, parmi les hommes, celle qui a tous les dons. On peut faire le parallèle de la jarre avec l'arbre de la connaissance dont Eve mord le fruit.
    La boîte contient le don divin, la Connaissance, et n'oublions pas à qui la destine Zeus: à Prométhée le prévoyant, c'est à dire l'homme conscient. Mais Prométhée est "absent". L'homme inconscient apparaît dans le mythe sous les traits d'Epyméthée; coupé de lui-même, enlisé dans la seule perception du monde matériel, l'homme devient un exilé.

     
    Pandore ouvre la boîte des énergies divines et libère la Connaissance non maîtrisée, qui alors répand le chaos et la démesure.  Dans le conte de Barbe-Bleue, l'épouse découvre en ouvrant la chambre interdite la vérité occulte de sa propre psyché, le résultat déplorable d'une vie inconsciente. 

     
    La véritable Connaissance ne passe pas par l'intellect mais puise sa source dans les racines même de l'être qui se fait désir de lui-même. Le germe divin en soi est destiné à grandir, nourri par l'attention et la contemplation. Etre conscient, c'est se connaître, c'est devenir vacuité, regard béant. L'être est destiné à devenir cet arbre de la Connaissance et non à en manger le fruit avant l'heure. Le temps est un élément essentiel que néglige Pandore en cédant à sa curiosité. 
     
    Tel Thésée courant occire le Minotaure, son germe divin endormi, perdu dans le Dédale des pulsions, impatient d'accomplir par la force ce qui se fait dans l'amour... 
    Pandore, Jules Joseph Lefebvre, 1882

    Jules joseph lefEbvre
    Pandore - 1882

     
      Que reste-t-il dans la boîte de Pandore? 
     
    L'espérance...c'est à dire le lien délicat, semblable au fil d'Ariane guidant Thésée jusqu'au centre de lui-même, fil de Soi qui nous relie à la source. L'espérance qu'avec le temps, ouvrant peu à peu les ailes de la conscience, nous puissions revenir à l'Être et abandonner les miroirs déformants de l'avoir.
    Il faut pour cela passer par la mort, comme dans le conte de Barbe-bleue, nous devons mourir mille fois avant de commencer vraiment à naître, à n'être seulement...
     

         

    Pandoras Box. Paul Cesaire Gariot. 1877.
     
     
     
      La légende en mes vers...
     
     
     
      Lorsque Zeus de son pouvoir créa ce monde,
     
    Seuls, les hommes habitaient sa terre féconde,
     
    Un Titan nommé Prométhée, farouchement,  
     
    Opposé à tout pouvoir suprême, déroba,
     
    Le feu aux divinités de l'Olympe, donna,
     
    Ainsi aux hommes sa puissance ! Châtiments !
     
    Il fut punit de ce vol par enchaînement.... 
     
    Zeus, en colère, voulu se venger des humains !
     
    Il façonna, d'argile et d'eau, de ses mains,
     
    Le plus bel objet des désirs, des convoitises...
     
    Que le feu des passions, désirs, tourments, attise...
     
    Aidé, d'Héphaïstos, jour après jour, né d'un labeur,
     
     Une créature parfaite, telle une fleur,
     
    Qui enivre, captivante et fascinante,
     
    Erigea, sur la stèle d'un empire, sa puissante
     
    Féminité ! Athéna, lui insufla,
     
    La vie et la gracieuse Pandore s'anima...
     
    Mais, elle ne pouvait ainsi faire face aux hommes !
     
    Dû dissimuler, nudité, qu'on abandonne !
     
    Aphrodite, d'un voile vermeil ainsi la vêtit,
     
    Somptueux atours, qui n'ôtaient en rien, l'appétit !
     
    Tout les dieux, ajoutèrent à cette égérie,
     
    Un de leurs agréments, perfection et envie !
     
    Douée de tout les talents, elle excellait dans l'Art,
     
    Du mensonge, tel qu'Hermès ne laissa au hasard...
      
    Zeus était trop fier de sa créature ! Tendresse,
     
    N'avait point d'égal sur son coeur, qu'allégresse ! 
     
    Promis ainsi au frère du titan Prométhée,
     
    Déraisonnable et trop fier Epiméthée....
     
    La main de la douce Pandore ! Sous son regard,
     
    Envoûté, un sentiment l'étreignit, hagard,
     
    Le poison de la passion infiltra son sang,
     
    Oubliant la promesse, à son frère en serment...
     
    Celle de n'accepter aucun présent de Zeus !
     
    Mais comment résister à cette ensorceleuse ?
     
    Foudroyé par l'Amour, exauçant ses désirs...
     
    De celle, jalousement, gardée, des convoitises...
     
    Cependant, avant d'envoyer Pandore sur terre,
     
    Les dieux, en une boite, lui ordonnèrent,
     
    Sans lui dire, ce qu'elle contenait, de ne jamais
     
    L'ouvrir, d'être fidèle aux ordres en refrain...
     
    Elle jouissait de sa vie, savourait son bonheur !
     
    Comblait de sa beauté, toutes les ardeurs !
     
    Pourtant, en regards intrigués, elle fixait,
     
    La boîte sans serrure et sans clé !
     
    Difficile ainsi de réprimer tout désir...
     
    De connaître son contenu, son élixir ?
     
    Attirée par l'envie, d'en ôter le couvercle,
     
    Et par la crainte des dieux, qui l'encercle,
     
    Elle n'osait s'approcher, mais cruel appât !
     
    Tentations qui rongent l'âme mortelle, ici bas ! 
     
    Piquée par ce vilain défaut, curiosité...
     
    Ouvrit la boîte et les maux de l'humanité !
     
    Ainsi, guerre, maladie, vice et  perfidie,
     
    S'évaporèrent sur la terre, ah infamie !
     
    Fléaux, se répandirent dans l'air, l'eau et le sol,
     
    Créant de partout, misère, que l'on console !
     
    Consciente de son impardonnable faute,
     
    Pandore, ferma le coffret, en vain !  Leurs hôtes
     
    Funestes, s'étant envolés à jamais,
     
    Sévissant de par ce monde aux lendemains !
     
    Tous ! A l'exception, d'Espérance qui s'éveillait...
     
    Fragile, solitaire à ce monde qui agonisait !
     
     
    "Ainsi l'Espérance peut être perçue,
     
    Comme un terrible mal, le plus atroce tourment
     
    que l'Homme garde au fond de lui même. Pour certains,
     
    Au contraire, elle suggère que l'Homme, lorsqu'il se voit
     
    Frappé, par le malheur, ne dois jamais....
     
    Perdre l'Espoir !"
     
     

    PS : Dans une version post homérique on déclara que cette jarre contenait non pas des maux mais des dons divins, qui, libérés par Pandore, retournèrent vers l’Olympe, abandonnant les hommes à leur seul travail. Epiméthée et Pandore eurent une fille qu'ils prénommèrent Pyrrha qui, plus tard, épousa Deucalion et survécut avec lui au déluge avant de repeupler la Terre.

     
     
    CorpsRimes
     

    Pandore00054472

     
    "Pandore" 1819
    Jean-Pierre Cortot (Paris, 1787 - Paris, 1843) Marbre Marmore
     
     
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