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Naissance d'un portrait
Ancient Greece - Song of Seikilos
Dibutade ou l’origine du dessin - Huile sur toile - 1791 - Bruges
Joseph Benoit Suvée.
(1743-1807)
Peintre belge
culture néoclassique française
Entre 1791 à 1793, Suvée réalisera plusieurs toiles sur le thème de « Dibutade ou l'origine du dessin ». La jeune fille qui donne son nom au tableau est représentée avec son fiancé. Avant que celui-ci ne parte pour un long voyage (à la guerre) dont on suppose qu'il n'en revint jamais...elle trace sur le mur le contour de sa silhouette afin d’en conserver toujours le souvenir et inventant ainsi, d’après la légende, l’art du dessin ou "tracé" que je trouve plus conforme, par rapport à l'époque. Ce grand tableau que l’artiste a offert à l’Académie de Bruges en 1799, et qui est maintenant conservé au musée de la ville, est très certainement celui qui fut présenté au Salon en 1791. Le sujet a été représenté de nombreuses fois depuis la fin des années 1760 en France et en Angleterre surtout. Suvée a certainement eu connaissance d'une gravure faite d’après l’œuvre du peintre écossais David Allan réalisée à Rome en 1773, la composition de la toile en étant très proche. Cependant la gamme chromatique et les formes prolongent la réflexion menée par Wright of Derby. Il y a chez Suvée une reprise de l’esthétique antique interprétée sur un mode radical. En plongeant dans la pénombre ses antiques modèles à la lueur d’une flamme bien modeste et vacillante, Suvée dégage une poétique des ombres caressantes et du dédoublement (reflet d’un monde intérieur hanté par l’absence et la constance du souvenir). (http://minisite.louvre.fr/saison18e/fr/antiquite_revee/ar47.html)
Légende :
Butades, parfois nommé Dibutades, potier de Sicyone ou de Corinthe, qui vivait à une époque incertaine, mais fort reculée. Sa fille ayant imaginé de tracer l'ombre de son amant, dont le profil était dessiné sur une muraille par la lumière d'une lampe, ce fut là, dit-on, l'origine de la peinture. Le père appliqua de l'argile sur ces mêmes traits en observant leurs contours, et fit cuire ce profil de terre : ce fut là l'origine de la sculpture en relief.
A lire avec la musique svp
Sur ce mur, mon bien aimé, je trace le contour
De ton visage, conservant ainsi pour toujours,
Ce souvenir de toi, en son parfait sillage,
Que ni le temps, l’oubli, dérobera à l’âge…
Dans cette pénombre, la lueur vacillante
D’une lampe, caresse ma main, celle d’une amante,
Qui dans son geste, veut immortaliser l’absence,
De ton manque à mon existence, Ô évanescence !
La chaleur de ton étreinte autour de mon corps,
Fait frissonner ma peau, de désirs, dans l’effort ;
L’ombre portée de l’Amour, entourée d’un trait,
Rehausse la beauté lumineuse de son attrait…
Ainsi, lorsque loin de moi, tu seras mon ange,
Tu seras vivant en ma demeure si étrange,
En ce reflet, en ton double, comme un miroir,
Que je ne veux polir à ma chère mémoire…
Car de ce tracé est né un acte d’Amour,
Encensé par mon cœur de feu, en cet espace ;
Ton empreinte gravée dans mes nuits et mes jours,
Ma vision intime d’un regard qui ne s’efface…
Ô flammes ardentes, brûlantes en mes pupilles !
Faites que ma main, mon corps, mon âme ne vacille !
Que ma vue amoureuse, glisse sur tes désirs,
Et les fixe à jamais dans mes souvenirs…
Soir nocturne, mais nimbé de fiévreuses présences !
Entre ton ombre, sa réalité ! Mes sens,
Éclairés d’une visibilité si intense,
Ont palpé la passion en son effervescence…
Sur ce mur, mon bien aimé, je trace le contour
De ton visage, conservant ainsi pour toujours,
Ce souvenir de toi, en son parfait sillage,
Que ni le temps, l’oubli, érodera à l’âge…
CorpsRimes
" L’origine de la peinture "
1785
Régnault Jean-Baptiste (1754-1829)
Tags : ombre, dessin, suvee, peintre, origine, tracé, Dibutade, amour, lumière
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Commentaires
Merci CorpsRimes pour ce très beau poème plein des flammes et des désirs de l'Amour. Mais c'est un jeu assez dangereux dans ce monde impermanent. Par ailleurs on voit bien qu'ils n'avaient pas encore découvert la grotte de Lascaux. Par ailleurs es-tu sure de l'emploi du verbe "se souvenir " il me semble que l'emploi du substantif complété par l'adjectif démonstratif "ce" conviendrait mieux à la tournure de tes vers.
Mon Amie Corinne,
Infinie Beauté et le plaisir de retrouver ton poème plein de Magie...
Magie de la Créativité mêlée de Musique, de Sensibilité, de Désir de Partage
Je relis et je me réjouis des ardeurs et des Charmes de ta Plume de Poétesse!
Merci pour tes mots, tes pensées, pour l'âme de ta Rose qui scintille...
Je viens te souhaiter, en cette journée de la Rose mon Amie une myriade de belles choses et te déposer une symphonie de pétales, avec de gros bisous d'Amitié!
Cendrine
24AubryDimanche 21 Août 2022 à 20:04Voilà un poème que j'avais raté sur votre blog. Encore une belle découverte avec ce tableau très parlant et vos vers qui le sont tout autant. En revanche, la musique ne marche pas (plus ?). J'aime beaucoup cette idée de capter l'instant pour l'éternité, de conserver intact un fragment de vie. Par contre, attention à la nostalgie, des années après, lorsque l'envie prendrait de contempler l'oeuvre et que le poids de l'âge rappellerait à la réalité, celle du temps qui passe.
Bien amicalement,
Aubry
Coucou Douce Rose Cronin !!! Sourire
Musique, peinture, poésie... Que dire, si ce n'est qu'une fois de plus tu m'offres une bien agréable évasion "culturelle" dans cette Vie qui est parfois "bien cruelle"... Sourire Ravi
Je m'excuse une fois de plus pour mes rares visites et mes réponses tardives à tes douces p'tites Bafouilles... Sourire Mea Culpa
Merci pour ce beau Partage... unique et un peu magique, comme tu sais si bien le faire !!! Sourire Admiratif
Mille tendres Bisoudoux
***Tincky***
une présence qq chose d'important et on ne peut oublier un être que l'on a aimé et on garde tjs en nous son image
njour Corinne , un musical coucou "jazz" te proposant de découvrir sur "jazz" l'univers de yasser hay youssef .
bon w end , bises et A+ du troubadour Emmanuel
Bonsoir Chère Corinne
C’est plus fort que moi, je suis revenu me délecter de ton charmant billet avant de partir ce matin de bonne heure.
Il fallait y penser, c’est pourtant si simple, avec cette méthode, même si je ne maîtrise rien en peinture, j’aurai pu être au mieux, un dessinateur.
Que de preuves d’amour dans le jeu de ces ombres et lumières où l’on distingue nettement la liaison des âmes se perpétrant dans la mouvance des affres de la vie qui nous oblige qui oblige les êtres à se séparer physiquement, avec pour seule consolation leur imagination que tu honores en faisant revivre tous ces éclats à la grâce de tes rimes ciselées évoquant les amours passionnés et sincères.
L’équilibre s’y fait entre ombre et lumière et le message entre l’abstrait et la réalité s’en fait écho avec ce trait de génie qui te vient de ta plume allié à ton esprit sibyllin où tu nous guides à la fois vers les prémisses des esquisses et de plus amples discernements chromatiques.
Tes mots viennent s’y ajouter pour y parfaire la divinité de l’art dans toutes ses expressions mythiques où l’amour y tient sa place prépondérante.
Bisous et douce nuit
Le Noctamplume
Très édifiantes, ces premières tentatives de fixer le temps en figeant le souvenir! Une belle et pertinemment opportuniste versification!
Bisous et bon weekend!
Bonjour Corinne,
Une manière d'expliquer la peinture absolument extraordinaire et puis ton si splendide poème d'une si belle richesse de rimes. (une merveille) je l'ai relu plusieurs fois et toujours avec autant de plaisir. Un grand merci aussi pour tes si gentils commentaires sur mes écrits. Je t'embrasse trés amicalement.
Henri.
Bonjour Corinne
Je te remercie de ton passage et de ton commentaire sur Alexandra
Je n'ai pas le temps de te lire, je pars deux jours dans les Ardennes, dès mon retour je reviens dans ton univers pour m'imprégner de tes écrits.
Bisous en attendant et bon week-end
Le Noctamplume
Merci pour tout ce travail. Grâce à toi j'apprends des choses nouvelles à chaque fois que je viens te lire.
C'est un bien joli billet . Je ne connais rien en peinture . Tu écris trée bien mon amie . J'aime beaucoup ton blog , merci
Bon et doux week end
Je t'embrasse
Amour idyllique d'une femme comme je l'ai toujours apprécié et voulu.
Merci pour le travail de recherche que vous faites,Corinne, afin de nous faire connaitre les gens de l'Art en général.
Toute mon amitié.
Tahar
Salam !
Une belle histoire qui t'inspire ce poème romantique et touchant.
Un amour qui perdure dans le dessin de l'aimée, c'est magique...
10lagardèreJeudi 18 Avril 2013 à 19:55l'ombre portée de l'amour, entourée d'un trait....c'est toute la lumière vivante qu'elle donne à ta plume poétique....je suis sous le charme de ton ombre....et je ne fais que tracer la vérité....bisessssssssssssss
claudeMa chère Corinne,
Un portrait, c'est l'âme d'un être qui s'incarne dans le choix des couleurs, dans les jeux d'ombre et de lumière, dans le tracé... Tracé de l'amante en ce poème, en cette merveilleuse histoire qui a si joliment attisé ton inspiration. Peindre avec les yeux de l'amour est la plus belle des peintures, un acte magique, celui de la création venant du coeur...
Je suis sous le charme de tes mots qui rayonnent dans l'écrin des couleurs, couleurs et fièvre créatrice qui se nourrissent mutuellement. Un plaisir de lire ta poésie, renouvelé à chaque visite...
Un grand merci pour ton message, ta sensibilité, tes mots d'amitié. Les oiseaux nous accompagnent au fil de la journée, ils sont en grande forme en ce Printemps qui s'épanouit enfin et c'est un régal!
Merci mon amie, je te souhaite une délicieuse soirée, je t'embrasse très affectueusement ainsi que ton fils. Je reviendrai savourer ce portrait de poésie... Gros bisous!
Cendrine
Je n'iame pas trop la musique en général mais quelle voix et ton poème qui va si bien avec avec le premier tableau. Bravo. Ce fut comme à chaque fois un petit bonheur de passer chez toi. Bonne soirée
coucou lili,
Merci de ta visite, d'aimer mon poème. C'est cette musique là que je voulais, car elle est d'origine grecque, ainsi que les instruments joués, je voulais que cela corresponde avec l'époque situé, n'ayant rien trouvé qui se rapporte à la naissance du tracé(du dessin de Dibutades) en musique, c'est un comble, mais la musique raconte un épitaphe gravé qui glorifie l'Amour d'un homme pour sa femme, qui lui dit, que sa lumière existera à jamais...je la trouvais très belle...gros bisous, à bientôt sur nos blogs respectifs, Corinne (Cronin) belle soirée printanière, bisous !
coucou Corinne, un bel Amour que celui de ce poème ancré dans les profondeurs du coeur et de l'âme.
Belles peintures - par contre je ne suis pas du tout sensible à cette voix et musique, mais c'est juste perso (sourire)
doux bisous comme des pétales de roses
je trouve que c'est un tableau dur à faire un portrait il faut que ça ressemble vraiment à la personne
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Très heureuse de ta venue amicale sous mon poème Sedna. Tu as parfaitement raison : seul le cœur n'oublie pas. Très belle soirée et merci de ta fidèlité. Ma rose d'amitié.