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Par CorpsRimes le 20 Décembre 2013 à 07:00
Une caresse s’échappe de mes doigts
Et s’en va rouler dans le vent.
Cette caresse qui vagabonde, sans objet ni but
Cette caresse perdue, qui s’en emparera ?
J’aurais pu aimer cette nuit avec une piété infinie,
J’aurais pu aimer le premier qui se serait approché.
Personne ne vient. Les sentiers fleuris sont déserts.
La caresse perdue roulera…roulera.
Si quelqu’un t’embrasse cette nuit sur les yeux, voyageur,
Si les branches exhalent un doux soupir
Si une petite main serre tes doigts,
t’étreint, te laisse, te resserre et s’en va.
Si tu ne vois pas cette main, ni la bouche qui embrasse
Si c’est l’air qui tisse l’illusion d’embrasser,
Oh voyageur, qui a les yeux comme le ciel
Dans le vent, confondue, me reconnaîtras-tu ?ALFONSINA STORNI
Alfonsina Storni Martignoni est une poétesse du postmodernisme argentin née le 29 mai 1892, Sala Capriasca en Suisse - et décédée le 25 octobre 1938, playa de La Perla, Mar del Plata en Argentine.
Elle est fille d'un industriel-brasseur argentin née à Lugano et arrive avec ses parents à l'âge de quatre ans en Argentine. Alfonsina Storni devient comédienne et auteur.
À vingt-quatre ans elle publie un premier recueil "Écrits pour ne pas mourir…"
Souvent définie comme féministe au pays du machisme, elle est à la fois institutrice pour enfants attardés, égérie des bibliothèques populaires du Partido Socialista de Buenos Aires, et journaliste sous le pseudonyme de Tao Lao. Dès 1920 elle côtoie Borges, Pirandello, Marinetti, rencontre Federico García Lorca. La poésie de la dame brune se voile d'une douce et terrible noirceur, jusqu'à se laisser presque toute envahir par deux images incessantes : la mer et la mort, la mort et la mer, leitmotiv d'une inondation lente et inexorable des flots noirs, de Frente al mar (1919) à Un cementerio que mira al mar (1920), ou encore Alta mar (1934), et jusqu'au rêve prémonitoire Moi au fond de la Mer. C'est ainsi d'ailleurs, qu'atteinte d'un cancer, Alfonsina Storni s'installe pour la dernière fois dans un hôtel de Mar del Plata en octobre 1938, et se suicide comme dans ses poèmes.
Ce tragique suicide inspira la chanson Alfonsina y el mar, de Ariel Ramírez et Félix Luna, qui est interprétée par de nombreux musiciens et chanteurs dont notamment Mercedes Sosa, Nana Mouskouri, Miguel Bosé, Maurane, Nicole Rieu et La Choraline. Bernard Lavilliers reprend cette mélodie sous le titre Possession dans son album Causes perdues et musiques tropicales en 2010. Le jazzman suédois Bobo Stenson en a réalisé avec Anders Jormin et Paul Motian une version lente et au rythme altéré qui en fait un véritable hymne à la mélancolie.
Se me va de los dedos la caricia sin causa,
se me va de los dedos... En el viento, al rodar,
la caricia que vaga sin destino ni objeto,
la caricia perdida, ¿quién la recogerá?Pude amar esta noche con piedad infinita,
pude amar al primero que acertara a llegar.
Nadie llega. Están solos los floridos senderos.
La caricia perdida, rodará... rodará...Si en el viento te llaman esta noche, viajero,
si estremece las ramas un dulce suspirar,
si te oprime los dedos una mano pequeña
que te toma y te deja, que te logra y se va.Si no ves esa mano, ni la boca que besa,
si es el aire quien teje la ilusión de llamar,
oh, viajero, que tienes como el cielo los ojos,
en el viento fundida, ¿me reconocerás?
Alfonsina StorniMonument à l'honneur de Alfonsina Storni
Je vous souhaite cher(s)(es), ami(s)(es)
lecteurs, lectrices,
ainsi qu'à vos proches,
D'excellentes fêtes de fin d'année.
Toute mon amitié,
Corinne (Cronin).
Ma rose.
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