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Par CorpsRimes le 19 Octobre 2021 à 18:00
Constance Marie Charpentier
Salon de 1801 n° 58 – (Musée de Picardie, Amiens)
Roger Rosemblum, dans le cours de son commentaire sur le tableau de Constance, cite ce poème qu'il a inspiré à un critique contemporain du salon de 1801 :
«A l'ombre d'un saule pleureur,
Sur le bord d'une onde limpide
Cette femme nous peint son cœur
Dans un regard doux et timide,
On a du plaisir à rêver
Près d'une femme si jolie
Et ce tableau nous fait trouver
Du charme à la mélancolie. »
J’ai rêvé à l’ombre des saules pleureurs,
A des amours qui épanchent les cœurs…
Aux étoiles qui scintillent dans ma nuit,
L’astre lunaire se fait mélancolie…
Dans la grotte, où dorment mes désirs,
Je bois à la fontaine des élixirs.
Mon âme, erre aux sources des soupirs,
Où des baisers solaires se font languir…
Le chant de ma lyre se fait litanie,
En ondées chagrines noyées de spleen,
Loin d’une mémoire passée, abolie…
Le vent souffle sur les fleurs qui s’inclinent…
Ténébreuses sont les rives où l’amour,
Entraîne, sur les chemins d’affliction !Mais je ne peux nommer avec raison,
Ce que peut être un cœur à l’abandon…
Ô ! Que s’écoule la lave ardente,
De ma plainte d’amour, gémissante !
Et dans le calme d’une nature,
Donner à mon corps, sa douce verdure…
A l’ombre d’un saule pleureur, mes pensées,
Vagabondent et dans le ciel si noir,
La lune me renvoie l’image aimée,
D’un sourire qui efface les désespoirs…
Ô fées des forêts, aux chants mystiques !
Faîtes lumière, sur ma prose poétique !
Donnez à ma plume, l’ivresse et charme,
D’un ciel de couleur qui se veut parme…
J’ai rêvé à l’ombre des saules pleureurs,
A des amours qui épanchent les cœurs…
Aux étoiles qui scintillent dans ma nuit,
L’astre lunaire se fait mélancolie…
CorpsRimes
Autoportrait
Constance Charpentier
1796
Lagrenée l'Ainé (1724-1805) - La mélancolie
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